Les transports en Amérique du Sud – ou comment être épuisés par les gens

« Ils m’épuisent! Ils m’épuisent! » s’exclamait Charles-André à chaque fois que nous avons pris un autobus pour se déplacer d’une ville ou d’un pays à l’autre.

En effet, mon gros point négatif de mon séjour en Amérique du Sud concerne les transports. Le point positif dans tout ça? Ma patience est encore meilleure!

Retournons en arrière. Départ de Aguas Calientes à 16h30 en train. Pour le moment, tout va bien. Nous arrivons à Pachar et nous prenons ensuite une navette offerte par Peru Rail car le train ne se rend pas à Cusco lors de la saison des pluies. Tout va encore très bien.

Nous arrivons à la gare d’autobus de Cusco trente minutes avant le départ. Nous apprenons, par surprise, que nous devons payer une « taxe » pour avoir accès aux toilettes. Et si nous ne voulons pas aller aux toilettes parce qu’elles sont pas très propres? Nah, vous devez payer quand même! Première frustration.

L’autobus quitte Cusco vers 22h15. Nous avons un « semi-cama » donc normalement, nous aurions dû dormir un peu. Malheureusement pour moi, ce ne fut pas le cas. L’autobus freinait régulièrement et faisait des arrêts dans chaque petit village situé sur le bord de la route.

Nous sommes arrivés à Puno vers 4h15 du matin, à moitié endormis, l’esprit ailleurs. Une autre gare d’autobus, une autre taxe à payer pour l’accès aux toilettes. Toujours aussi malpropres. À ce moment-là, je suis un peu exaspérée.

Nous entrons dans notre autobus qui, selon le monsieur au comptoir, se rendra directement à La Paz, notre destination finale. Pour une raison obscure, le poste frontalier de Copacabana est fermé. Ceux qui doivent se rendre à La Paz, donc nous, doivent rebrousser chemin et se rendre à Desaguadero. Seulement deux heures de plus. Seulement!

À la frontière, nous ne savons pas trop ce que nous devons faire. Nous allons dans un premier bureau. C’est à cet endroit que nous sortons officiellement du Pérou. Puis, nous devons marcher pour traverser la frontière. Un autre bureau, une longue file d’attente et des papiers à remplir et nous entrons officiellement en Bolivie. Mais un instant… notre autobus, il est où? Oh surprise, un homme nous prend en charge et nous entrons dans un autre autobus.

Nous sommes arrivés vers 15h à La Paz… si vous faites le calcul, nous avons été presque vingt-quatre heures dans les transports!

Entre La Paz et Tupiza, même combat!
Notre deuxième expérience d’autobus fut entre La Paz et Tupiza, une petite ville au sud de la Bolivie. Nous avons acheté nos billets une journée avant notre départ, question d’avoir un bon prix et des bonnes places. Le vendeur nous assure que ce sera des « semi-cama », ce qui n’est pas si mal. Départ donc de La Paz vers 19h. Et nous avons encore dû payer la « taxe » pour l’accès aux toilettes. Pfffff…

L’autobus est rempli de Boliviens qui apportent des sacs et des sacs remplis de feuilles de coca. Mon voisin arrière décide d’écouter sa musique sans ses écouteurs. C’est le bordel. En plus, nous sommes loin d’avoir un « semi-cama »! C’est à peine si le siège se baisse et nous avons très peu d’espace. Combien d’heures nous avons à faire là-dedans? Ah oui, 15 heures… si tout va bien!

Quitter La Paz à 19h, ce n’est pas une très bonne idée. Il y a des bouchons de circulation assez intenses. De plus, l’autobus fait un arrêt, le premier d’une dizaine, dans un genre de quartier en périphérie de La Paz pour embarquer d’autres gens. C’est à partir de ce moment que j’ai une voisine qui prend un peu trop de place. Elle traîne évidemment trois gros sacs qu’elle tente de mettre à ses pieds. En plus de sa grosse couverture pour la nuit. Je sens immédiatement que la nuit sera courte et pas très drôle.

Pour éviter d’entendre la musique de mon voisin arrière, je mets mes écouteurs et j’écoute de la musique. Je crois que j’ai écouté de la musique toute la nuit, en dormant parfois, pour m’évader et penser que je suis ailleurs que dans un autobus bondé.

Cette fois-ci, nous arrivons à Tupiza avec qu’une seule heure de retard. Je suis sortie en courant car ma dernière visite aux toilettes remontait à la veille. Pas de toilettes dans cet autobus…

« Same same but different »
Nous pensions que se rendre en Argentine serait plus facile. Et bien nous nous sommes trompés!

Nous avons décidé de prendre un taxi de Tupiza jusqu’à Villazòn. Durée du trajet prévue : deux heures. La route est belle, tout se passe bien jusqu’à que ce que… un autobus bloque la route au loin! Quoi? Pas encore! Nous ne comprenons pas tout ce qui se passe mais le chauffeur décide de prendre une « route » dans un champ. Encore une fois, j’ai l’impression d’être une immigrante illégale qui tente de traverser la frontière sans papiers.

Durant ce trajet, nous avons le sentiment que nous nous rendrons jamais à bon port. Finalement, une heure plus tard que prévue, nous arrivons à Villazòn. Ouf!

Mais ce n’est pas terminé… Nous avons marché dans la ville jusqu’au poste frontalier. Petite étampe pour sortir de la Bolivie, petite étampe pour entrer en Argentine. Youppi, nous venons de traverser notre troisième et dernière frontière!

Encore une petite marche jusqu’à la station d’autobus de La Quiaca. Le prochain autobus à partir en direction de Salta quitte à 15h15. Une heure à attendre au milieu de nul part.

Nous avons quand même des bons sièges qui nous permettent d’admirer les montagnes et le coucher de soleil. Sauf que… deux kilomètres après notre départ, nous sommes obligés de sortir de l’autobus, prendre nos sacs et passer voir des agents. Ils fouillent l’autobus au complet et les bagages de chaque personne. Vous me voyez venir… Et oui, tous les autres qui ont des boîtes ou des sacs en plastique se font fouiller aussi! C’est long! Nous avons juste hâte d’arriver!

Nous arrivons à Jujuy vers 21h30. Encore une fois, nous devons débarquer de l’autobus et attendre le prochain… qui part à 23h! Depuis Tupiza, nous avons voyagé avec une fille de la Nouvelle-Zélande qui était dans le trek en Bolivie. Grâce à elle, le temps d’attente à Jujuy fut plus court puisque nous avons joué aux cartes. Ouf!

Une fois dans l’autobus, qui est un « cama », je me suis dit que je ne dormirais pas, pour mieux dormir une fois arrivée à Salta. Hummm, ce fut un échec total! Dès les premières minutes, je me suis endormie pour me réveiller à l’arrivée, vers 1h du matin.

Encore une fois, si vous faites le calcul, nous avons été dans les transports un peu plus de 15 heures.

Notre plus long trajet…
Après quatre jours à Salta, il était temps pour nous de prendre une fois de plus l’autobus. À quoi s’attendre après tout ce que nous avons vécu?

Ce qui est bien en Argentine, c’est que les autobus quittent à l’heure indiquée.

Nous avons donc quitté Salta à 15h15. Enfin, aucune taxe à payer pour avoir accès aux toilettes! La station est très propre même! Mais… parce qu’il y a toujours un « mais »… Il faut donner des sous à un type qui sort de nul part afin qu’il mette nos bagages dans la soute. Une nouvelle façon de quêter ou quoi? Nouveau pays, nouvelle frustration!

Nous avons cette fois-ci un « cama » donc beaucoup plus confortable pour dormir. En plus, nous avons eu une collation d’environ vingt biscuits vers 18h. C’est notre souper? Une chance que nous avons acheté une sandwich avant de partir!

Mais non! Vers 21h, ils nous servent un repas complet qui comprend un repas chaud, un morceau de quiche, du jambon et du fromage, un pain et un dessert. Avec nos appétits d’oiseaux, nous ne finissons pas tout. Le plus intéressant dans tout ça, c’était le fait d’avoir du vin pour accompagner notre repas. De plus, c’est une bonne façon de bien dormir!

Plus tard en soirée, je suis allée voler la bouteille de blanc afin d’en avoir plus… chut!

Jusqu’à ce moment, tout allait très bien! Soudainement, nous entendons un gros bruit. Nous apprenons plus tard que notre autobus a eu une crevaison, ce qui explique la baisse de vitesse. Nous buvons donc plus de vin en regardant les monsieurs changer le pneu! C’est plus drôle dans ce temps-là, non?

Nous sommes arrivés à Posadas vers 10h45 le lendemain. Rapidement, nous avons trouvé un autobus qui quittait pour Puerto Iguazu à 11h30. Découragement par contre car nous étions sûrs et certains qu’il nous restait trois heures d’autobus avant d’arriver à la destination finale… Finalement, ce fut presque cinq heures! En résumé, de Salta à Puesto Iguazu, ce fut environ 25 heures de transport. Notre plus long trajet!

Le dernier et non le moindre!
Pour terminer en beauté notre séjour et surtout, notre festival d’autobus entre les pays, nous avons choisi de se payer la traite! Un « cama total » pour se rendre jusqu’à Buenos Aires.

Mais qu’est-ce qu’un « cama total »? C’est un siège qui se transforme en lit complet une fois que la nuit est arrivée. Bonheur total!

Je ne crois pas que je vais voyager en première classe en avion dans ma vie alors pourquoi ne pas se payer ce genre de « petit plus » en autobus? En plus du lit, nous avons eu droit à un oreiller, des couvertures, un repas plus que complet, vin inclus, et du champagne! La classe quoi!

Est-ce qu’il y a eu des problèmes? Non, aucun! Pas de fouille dans l’autobus, pas de crevaison, pas de route bloquée, aucun voisin perturbant… la sainte paix! Il y a seulement l’agente de bord qui était un peu trop stressée.

Voilà qui termine bien un voyage!

4 réponses à “Les transports en Amérique du Sud – ou comment être épuisés par les gens

  1. wow!!! Vous êtes plus patients que moi!!! Je suis un peu poule de luxe dans les transports!!!!

  2. Salut,je suis un cousin de Charles-Andre…Quel voyage…et c’est vraie cela forme la jeunesse. Vos aventures me font rire et me rappelle mes deplacements en Inde…Keep on travelling…

  3. Mes pauvres! J’ai traversé l’Argentine en bus en 1998 et le niveau de confort ne semble pas avoir beaucoup changé 😉

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