La journée avait pourtant bien commencé. Malgré la pluie et malgré le peu d’heures de sommeil que j’avais dans le corps.
À l’ordre du jour? Visiter Siam Square et ses nombreux centre d’achats. C’est mon activité préférée quand il pleut. Ici, les centres d’achats sont énormes… quatre, sept, dix étages de magasins. Coup de coeur design pour le Siam Center, qui a su rendre l’expérience de magasinage intéressante et agréable pour les yeux!
Puis, je suis allée au cinéma voir le film « My Week with Marilyn ». L’expérience du cinéma thaïlandais en valait le coût! Tout d’abord, au moment d’acheter le billet, nous devons choisir notre place, comme au théâtre ou à un concert. Aussi, toutes les titres des bandes-annonces sont en thaï. Les films ont l’air vraiment intéressants mais je n’ai aucune idée quels étaient les titres!
Le point culminant a été le vidéo hommage au roi. Tout le monde s’est levé. Ma première pensée que j’ai eu? J’imaginais un tel vidéo avec Harper… oups!
Quand je suis sortie du cinéma, vers 18h20, je me suis rendue compte qu’il me restait quarante minutes avant l’arrêt du service de bateaux sur le fleuve.
J’ai donc sauté dans le Skytrain pour me rendre à Central Station. Puis, j’ai acheté mon billet pour le bateau. La fille me dit que je dois prendre le bateau orange. Je cours car celui qui est sur le quai est orange.
Au moment où la dame a voulu déchirer mon billet, elle me dit que je suis sur le mauvais bateau. Je débarque donc à l’arrêt suivant, au milieu de nul part. Un itinérant est sur le quai et me demande:
– « Where are you going?
– I know where I’m going. Leave me alone », ai-je répondu d’un ton légèrement agacé.
Deux dames françaises sont sur le quai avec moi. On tente de comprendre le système de navettes fluviales. Un bateau arrive. Il est orange lui aussi et ressemble à celui que j’avais pris le matin même. Ça y est, c’est le bon.
Une fois sur le bateau, la dame me dit que je dois acheter un billet. Je lui montre mon billet et elle me dit que ce n’est pas bon, que je dois payer un autre 15 baths. Irritée, et forcée de débarquer sur le quai suivant, je lui lance un « It’s too complicated your thing ».
Il fait noir, le quai est vide, mais au moins, je sais où je suis. C’est indiqué sur un panneau. Trop loin de mon auberge pour revenir à pieds, j’accroche un tuk tuk. Je montre au chauffeur l’endroit où je veux aller. Il se bouche les yeux pour me signifier qu’il ne sait pas lire. Il quitte.
Au milieu de la rue, je hurle « I hate this city ». J’ai le goût de pleurer. J’accroche un autre tuk tuk et je lui demande s’il peut m’amener jusqu’à Khaosan Road.
– « 100 Baths
– No. Too expensive.
– It’s far you know.
– No it’s not too far.
– How much do you want to pay.
– 50 Baths
– 60 Baths
– Deal. And no more. »
Assise dans le tuk tuk, je veux m’en aller loin de cette ville complètement folle. Je m’ennuie de Hong Kong où c’était si facile de se déplacer sans se faire avoir.
Sur Khaosan Road, je marche d’un pas rapide. Je veux me réfugier à mon auberge, me mettre en petite boule. Si quelqu’un se met sur mon chemin pour me proposer de lire mon avenir ou essayer de me vendre une bébelle, je le frappe (de façon figurée bien sûr!).
Sur mon chemin, je sais que je vais retrouver un certain réconfort. Le shack à poutine d’Onnicha, la blonde de Bruno Blanchet, est situé à deux coins de rue de mon auberge.
Elle m’accueille d’un charmant sourire et sans rien dire, elle comprend que je désire une poutine. Je m’installe et je l’observe. Elle prend un soin fou à préparer cette poutine qui saura me transporter à des milliers de kilomètres d’ici.
Le bol arrive… quel bonheur! Des frites, de la sauce brune (sauce à Brune qu’elle s’appelle ici) et du fromage. Je suis à Montréal, entourée de mes amis.
Au moment de quitter, je louange les talents d’Onnicha.
– « Thank you very much. You make my day.
– Thank you!
– Say hello to Bruno!
– Oh! He is in Chiang Mai. You are from Québec?
– Yes, from Montreal. I know that he’s not here, I read it on Facebook.
– What’s your name?
– Joelle
– I’ll tell him that you were here. Bonne nuit! À demain! »
Qui aurais crû qu’une poutine saurait me faire oublier mes mauvaises aventures de Bangkok? MERCI ONNICHA!! Et merci Bruno d’avoir eu l’idée de faire de la poutine ici… 🙂
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