Archives mensuelles : mars 2012

Premiers pas en plongée – ou comment surmonter enfin sa peur et découvrir une nouvelle passion

Après trois jours de surf, nous avions besoin de s’éloigner de Kuta et de la manne touristique. Cap sur la ville de Sanur, située sur la côte est de l’île de Bali.

En marchant de l’arrêt d’autobus jusqu’à notre guesthouse, nous avons ressenti un bien immense. Oui, les taxis continuaient de ralentir et de nous demander si nous avions besoin de leurs services. Mais les touristes étaient en minorité, du moins, dans notre coin.

Grâce aux bons conseils de Caroline, qui a vécu en Indonésie pendant dix mois, nous avons eu un excellent accueil à la Sunhouse Guesthouse, située dans le sud de la ville. Le luxe pour pas cher!

Énervée, la nuit fut de courte durée et pas trop bénéfique pour moi… J’allais affronter ma peur d’être sous l’eau avec une bonbonne comme seul moyen qui me permet de respirer.

Cependant, tout était en place pour que cela se déroule bien. Atlantis, l’école de plongée, est dirigée par un Français et j’étais également assurée d’avoir un professeur qui parle en français. De plus, Caroline avait été professeur à cette école et me l’avait chaudement recommandée.

Mardi 20 mars, 7h40. Notre transport était à l’heure. Nous faisons la rencontre de Laurent, notre professeur pour la journée.

Deux heures et demie de route plus tard, nous étions rendus à Tulamben, une ville réputée pour ses sites de plongée.

Avant de toucher à l’équipement, Laurent nous a montré sur une carte les endroits où nous irions plonger.

Puis, ce fut le moment d’apprendre à attacher la veste de plongée à la bonbonne et à brancher le détendeur. Mon rythme cardiaque s’est mis à augmenter lorsque j’ai enfilé la combinaison… Est-ce que je pouvais encore changer d’idée?

Les exercices en piscine se sont bien déroulés. Lorsque Laurent a vu que nous étions prêts, nous nous sommes dirigés vers la mer.

Première plongée: exploration des coraux.
Premier sentiment sous l’eau: j’ai l’impression d’être seule au monde, la première à explorer cet endroit. Tout ce que j’entends, c’est ma respiration.

À douze mètres de profondeur, j’ai découvert un tout autre monde. Des coraux, des poissons multicolores et des espèces sous-marines que je n’avais jamais vues. Je trippais!

J’ai réussi à garder mon calme… peut-être un peu trop! Soixante minutes pour une première plongée en mer, Laurent était impressionné!

Nous avons dîné afin de reprendre nos forces et puis nous étions déjà prêts pour la seconde plongée de la journée. J’avais hâte! Plus aucune peur!

Pour la deuxième plongée, nous avons eu la chance d’explorer l’épave d’un navire de la Seconde Guerre mondiale, le USAT Liberty.

Douze mètres encore de profondeur et c’est un tout autre monde… L’épave du navire renferme une faune sous-marine si riche! J’ai même eu la chance d’apercevoir un barracuda au loin!

Le temps passe si vite en plongée… Soixante minutes plus tard, l’exploration était terminée, ma bonbonne aux trois-quarts vide et un sourire pas assez large pour exprimer mon bonheur.

Ça y est, j’ai une nouvelle passion! La prochaine fois que je plonge, c’est quand?

Kuta n’est pas Bali…

Je voulais du recul avant d’écrire mon premier billet sur Bali. À ma première impression, je n’aurais pas dit des belles choses. Et c’est en se dirigeant vers le nord de l’île que je me suis rendue à l’évidence que Kuta n’est définitivement pas à l’image de la richesse culturelle que le reste de l’île peut offrir.

Kuta, c’est le repère des surfeurs, les vrais de vrai ou ceux qui préfèrent avoir l’attitude, comme Brice. C’est aussi le paradis pour ceux et celles qui aiment magasiner le matin, parfaire leur bronzage l’après-midi et fréquenter les boîtes de nuit jusqu’aux petites heures du matin.

Ce qui est le plus triste, le plus décevant, ce sont tous ces vendeurs de souvenirs qui tentent, par tous les moyens, de vendre quelque chose, aussi inutile soit-elle. Telles des mouches à marde, ils bourdonnent autour des touristes. À un point tel qu’une simple marche peut devenir désagréable.

« Transport? »
« Taxi? »
« Motorbike? »
« Massage? »
« Sunglasses? Watches? »
« Want to have dinner here? Please come! »

Ouf! La patience et la tolérance devraient être des qualités requises avant d’arriver dans cette ville!

Par chance, nous avions des cours de surf pour nous éloigner de cette frénésie!

Ces trois journées furent intenses et nous avons compris que le surf, c’est un vrai sport qui demande force, agilité et persévérance.

La première journée, nous avons tous les deux réussi à se tenir debout sur nos planches. Nous avions de l’énergie et de la volonté!

Le lendemain, les bras et les abdominaux étaient légèrement douloureux. Les genoux et le ventre, quant à eux, étaient en sang à cause du type de planche utilisée pour les débutants. C’est donc dans cet état que nous sommes allés affronter les grosses vagues de l’après-midi!

La levée du corps sur la planche était pénible! À force de me faire avaler par les gros bouillons, j’ai abandonné au bout d’une heure…

Troisième et dernière journée… Nous voulions terminer sur une bonne note, sans être trop découragés. Nous avons donc affronté les vagues tôt le matin. Et cette fois-ci, ce fut beaucoup plus plaisant!

Nous avons donc terminé ces trois belles journées d’initiation au surf avec le sourire aux lèvres, les genoux en sang et les muscles endoloris. Néanmoins, les vagues n’ont qu’à bien se tenir car nous avons déjà hâte d’essayer de nouveau!

Kuta

Singapour en une journée et demie – ou l’art de faire un « best-of »

Mon homme est arrivé dans la nuit de mardi à mercredi dernier. J’étais extrêmement heureuse de le retrouver, considérant le peu de temps que nous avons eu ensemble avant mon départ au mois de janvier dernier et les nombreuses heures passées sur Skype. Seule ombre au tableau: son sac à dos s’est retrouvé à Bangkok. Merci Delta Airlines! Il a pu le récupérer le lendemain… fiou!

Avant son arrivée, je me suis demandée comment lui montrer Singapour sous son meilleur jour. J’avais finalement trouvé un plan.

Lorsque nous nous sommes levés, une pluie forte s’abattait sur la ville. Peu importe, nous sommes partis tel deux aventuriers.

Nous avons fait le tour complet des quais et de Marina Bay, en s’arrêtant souvent pour faire des photos. Les grandes tours du centre-ville, le Merlion, le Marina Bay Sands et la promenade sur le bord du canal n’ont plus de secrets.

Nous avons pris une pause au Brewerkz Riverside Point, une microbrasserie qui offre d’excellentes bières.

Le point culminant de cette journée fut sans contredit la visite et le repas pris au Maxwell Food Center, situé dans le quartier chinois. J’ai tellement adoré manger à cet endroit que je devais lui faire découvrir. Pour un premier repas pris en Asie, mon homme a bien fait cela! J’ai enfin eu le chance de goûter au « hainanese chicken » du kiosque Tian Tian, très reconnu par les foodies. Le poulet, bouilli et servi avec du riz, était tendre et savoureux. Sûrement le meilleur de Singapour mais mon coup de cœur reste celui de Melacca. Nous avons également partagé une assiette de canard rôti servi avec du riz.

Les hawkers sont également l’endroit par excellence pour avoir des jus frais et pas trop chers. Mon homme avait choisi un jus d’ananas et melon d’eau tandis que moi, j’y suis allée pour mon traditionnel jus de lime.

Pour terminer cette journée « best-of », nous sommes allés au point de vue situé en-haut de l’hôtel Marina Bay Sands. Quelle vue extraordinaire sur la ville! Et j’avais la chance, cette fois-ci, d’avoir un trépieds donc mes photos seront encore plus belles!

Le lendemain, nous devions prendre l’avion pour Bali à 16h. Il nous restait donc assez de temps pour faire un saut au hawker situé dans le quartier indien de Singapour. Et oui, encore pour manger! Mais c’est cela Singapour: « eat, visit, eat, visit, eat and relax »!

Ce serait sûrement la dernière fois de tout mon voyage que j’aurais la chance de déguster un « roti canai », renommé « roti prata » à Singapour, et un teh tarik, alors le déplacement valait le coup! Mon homme a adoré les deux! Un autre de conquis!

Puis, nous n’avons pas pu résister à du poulet tandoori et à un pain naan fraîchement cuit… Cet ajout à notre estomac a failli nous faire manquer notre avion! Cependant, comme des pros, malgré notre arrivée à l’aéroport 45 minutes avant notre vol, nous avons réussi le défi haut-la-main!

Best-of Singapour

Découvertes musicales et artistiques à Singapour

Retour à Singapour, après trois semaines en Malaisie. J’ai l’impression de revenir à la maison, je m’y sens chez-moi. Pas besoin de carte pour chercher mon chemin. C’est un drôle de sentiment.

Retour à la même auberge aussi. Je connais la routine et où se trouvent toutes les choses.

Je n’avais rien de prévu en attendant mon homme. J’ai visiblement un bon karma au cours de ce voyage: la ville de Singapour présentait le Mosaic Music Festival du 9 au 18 mars. Ce festival se veut une fenêtre sur les artistes locaux et émergents de l’Asie du Sud-Est en plus de recevoir des artistes de l’Angleterre, de l’Australie et des États-Unis.

Ils ont également un volet gratuit dans lequel les spectacles sont présentés sur une scène extérieure ou dans un genre de lounge à l’intérieur d’Esplanade Theater.

Première soirée, j’avais prévu assister à deux spectacles. Je me suis laissée tenter par un troisième! J’ai découvert le groupe Desktop Error qui font dans le rock thaïlandais. Ils sont d’excellents musiciens mais ce n’était pas mon genre de musique.

Puis, le groupe Leonardo a suivi. Originaires de l’Indonésie, les membres de ce jazz band prennent plaisir à interpréter , par exemple, des grands succès de Frank Sinatra. J’y ai pris plaisir à les regarder jouer sur la scène!

Cependant, ma découverte de la soirée fut littéralement Tricia Garcia. Cette compositeure-interprète originaire des Philippines a une voix extrêmement douce et charmante. Sur la scène, elle est accompagnée d’un guitariste, d’un bassiste et d’un batteur. Très intime comme ambiance. Elle m’a conquise avec une chanson en filipino qui parlait de soleil, de la mer et des nuages.

Pour ma seconde journée seule à Singapour, j’avais décidé d’aller au Singapore Art Museum. Depuis mon voyage à Paris, en 2002, où j’avais fait tous les musées possibles et inimaginables, je tentais d’en visiter un seul par voyage. Cette fois-ci, je voulais bien le choisir. Mon choix fut le bon!

Le musée présentait deux expositions. La première, Chimera Asian Contemporary Art, rendait hommage à des artistes contemporains de l’Asie via des collections privées de partout dans le monde. La seconde, quant à elle, laissait la place à des artistes émergents contemporains. J’ai adoré ma visite!

Puis, en soirée, ce fut le retour au Mosaic Music Festival. Cette fois-ci, j’avais sélectionné deux artistes dans le même genre, soit du indie/folk. J’ai donc fait la découverte de Nicholas Chim, un compositeur-interprète originaire de Singapour. Sur la scène, il était accompagné de six musiciens. Ses chansons étaient planantes et donnaient le goût de voyager.

Par la suite, dans le lounge qui était plein à craquer, Liyana Fizi était sur la scène avec trois autres musiciens. Maniant la guitare comme si c’était une partie d’elle-même, elle a su me conquérir grâce à sa voix et à ses chansons toutes simples qui racontent le quotidien que l’on vit trop souvent. Une découverte extraordinaire!

Ces deux journées passées seule m’ont fait beaucoup de bien. J’ai pris le temps de bien savourer Singapour, une ville où je me suis sentie chez-moi. Tout est en ordre, tout est propre… Et le sentiment d’une grosse ville sans les sons assourdissants, comme si elle etait déserte, est vraiment spécial. Je vous souhaite vraiment de la découvrir et de vivre à votre rythme.

Dans mes oreilles: l’album « Black Sands » de Bonobo (je sais, j’aurais bien aimé écouter l’album de Tricia Garcia mais je ne l’ai pas encore!)

Singapour artistique

L’art d’apprendre à aimer la Malaisie – ou comment tenter de faire un bilan

La Thaïlande avait été un si grand coup de cœur et Singapour avait été pour moi un réconfort, comme si j’étais chez-moi, que j’appréhendais la Malaisie avec un drôle de sentiment.

Finalement, ce que je retiendrai de ce pays, ce sont les gens. Vraiment. Ils sont si fiers de leur pays, toujours prêts à aider les touristes ou à conseiller un endroit à visiter. Ils aiment prendre le temps de nous parler, de nous poser des questions sur notre pays et sur ce que nous pensons du leur.

Ils nous saluent dans la rue avec un « Hello! How are you today? » ou « Have a good day! ».

Je retiendrai ma rencontre avec Mr. Lim à Butterworth, avec Clovis le photographe à Georgetown, le guide passionné dans les Cameron Highlands, le propriétaire de l’Oriental Riverside Residence à Melacca et le serveur du restaurant où nous sommes allés deux soirs de suite à Pulau Tioman.

J’espère garder également contact avec les autres voyageurs rencontrés au cours de ce deuxième mois: Adeline, Guilaine, Lysanne, Louis-Philippe et Michael. Tous des passionnés, qui aiment en apprendre sur les pays qu’ils visitent et les peuples qui y habitent. Bref, des gens comme moi, qui n’aiment pas être simplement des touristes mais qui désirent vivre des expériences extraordinaires.

Je me souviendrai toute ma vie de ce mois que j’ai passé avec mon père. Le traditionnel vélo a été remplacé par un sac à dos mais j’ai toujours autant de plaisir à passer du temps avec lui. C’est plus que mon père, c’est un ami. Il est toujours d’accord pour essayer des restaurants miteux mais qui servent de la nourriture extraordinaire et ne bronche pas quand nous tombons sur une chambre qui est, pour être polie, rustique et très de base.

Et il a embarqué dans une de mes idées stupides, soit de trouver le meilleur poulet tandoori de la Malaisie! Je t’aime papa!

Bref, la Malaisie, je l’ai bien aimée! Et j’y retournerai sûrement un jour dans ma vie, ne serait-ce que pour visiter les endroits que nous n’avons pas eu le temps de voir ou pour déguster un « roti canai », un « teh tarik », un poulet tandoori avec un pain naan fraîchement cuit, un poulet bouilli servi avec des boules de riz ou un bon « steamboat » dans les montagnes, quand il fait froid. Ou seulement pour faire d’autres belles rencontres…

Dans mes oreilles: l’album « Hello » de Tristan Prettyman

Petit paradis malaisien – ou l’art de décrocher complètement et apprécier les choses simples de la vie

Pulau Tioman. Île située sur la côte est de la Malaisie. Endroit parfait pour décrocher le temps d’une fin de semaine, dans le cas des citoyens de Singapour, ou prendre des vacances et relaxer dans un voyage en sac à dos.

Il faut cependant avoir bien choisi sa plage et son village. Il y en a des plus gros, comme Tekek, où il y a un petit aéroport, une boutique hors taxe et des voitures.

Dans mon cas, j’ai suivi le conseil de Nesh, un Malaisien rencontré à Melacca. « You have to go to Salang Beach ».

Bien dit Nesh! Ce village est situé complètement au nord de l’île. C’est le dernier arrêt du traversier entre Mersing et Pulau Tioman. Aucune façon de se rendre aux autres villages à moins de prendre un bateau-taxi. Aucune voiture sur l’île. Que quelques scooters afin de transporter les vivres pour les restaurants.

Plage, petits resorts rustiques, restaurants sympathiques et un seul bar. Pas besoin de plus!

Les gens sur l’île ont sensiblement la même routine. Déjeuner tardif dans le cas de ceux et celles qui se font bronzer sur la plage, lecture dans un hamac, souper au restaurant et bières prises sur le bord de la mer en soirée.

Salang est également le paradis pour les plongeurs. Plusieurs boutiques font la location de l’équipement et de nombreux endroits intéressants sont situés tout près.

Mon père m’a initié à la plongée en apnée. « Quoi? Toi, la fille sportive, tu n’avais jamais fait cela? » Et non! En fait, j’avais fait deux tentatives infructueuses à Cuba et en Thaïlande et j’avais rayé cette activité de ma liste. De plus, j’avais trouvé comme raison que ma myopie me nuirait plus qu’autre chose.

J’ai tellement aimé mon expérience que j’ai hâte et j’espère avoir la chance d’essayer de la plongée avec une bonbonne!

Devant nous, nous avions des coraux et des centaines de poissons multicolores! J’y ai même vu une tortue nager dans le fond de l’eau et un barracuda m’a frôlée.

Le meilleur temps pour s’y rendre est au mois de mars car c’est le début de la saison. En effet, il n’y a plus de mousson donc l’île vit de nouveau. Et il n’y a pas beaucoup de touristes. Que des mordus de plongée et des étudiants en semaine de relâche qui veulent décrocher sans trop faire la fête.

Vous me connaissez, j’ai de la difficulté à ne rien faire et à décrocher. J’ai réussi en n’allant pas sur Internet, en ne lisant aucun roman et en n’écrivant aucun billet pour mon blog. J’ai mis à jour mon journal personnel de voyage et j’ai fait des siestes entre mes sorties de plongée en apnée. C’est un bon exercice pour Bali, non?

Pour vous donnez une idée de l’ambiance de l’île, imaginez un petit trottoir qui vous permet de marcher d’une extrémité à l’autre de l’île. De chaque côté de ce trottoir, des bungalows tous petits, rien de luxueux et d’extravagant. Quelques restaurants font cuire sur des BBQ des poissons fraîchement pêchés durant le jour. Du Jack Johnson joue dans vos oreilles. Vous avez le sourire aux lèvres en vous disant que vous êtes chanceux d’être ici et non ailleurs…

Dans mes oreilles : l’album « In Between Dreams » de Jack Johnson

Tioman

Parenthèse amicale et hommage aux gens rencontrés à Melacca

On dit souvent que ce sont les rencontres faites à certains endroits qui font en sorte que nous gardons des bons souvenirs. C’est vrai.

Dès notre arrivée à Melacca, sous une pluie torrentielle, nous étions en train de nous demander ce que nous allions faire de nos deux journées.

Le propriétaire de l’Oriental Residence Guesthouse, a su mettre du soleil dans notre journée. Il aime Melacca et cela paraît. Armé d’une carte, il a pris le temps de nous indiquer les endroits à ne pas manquer en fonction du temps trop court passé dans sa ville.

Le lendemain, un de ses amis, Nesh, était dans la cuisine en train de prendre une bière. Quand il a su que nous allions à Pulau Tioman, il nous a immédiatement conseillé de se rendre à Salang. En tant que bon plongeur, il nous a convaincu que c’était le bon endroit pour la plongée en apnée.

Cette discussion s’est rapidement transformée en « party » de cuisine. Nesh allait au dépanneur situé juste à côté et revenait avec des bières pour tout le monde!

C’est à ce moment-là que j’ai fait la rencontre de Michael, un Américain du Minnesota. Son boulot, qui consiste à gérer des projets en informatique, lui permet de partir en voyage pour des périodes variant de deux à quatre mois. Cette fois-ci, il avait prévu de visiter la Malaisie, la Thaïlande, le Cambodge et le Laos. L’automne dernier, il est allé au Népal faire de la randonnée. Bref, il est chanceux!

J’étais triste de quitter cet endroit… mais heureuse dans mon cœur d’avoir fait de si belles rencontres!

Melecca, le paradis des « foodies »

J’aurais dû prévoir une journée supplémentaire à Melacca, ne serait-ce que pour essayer certains mets typiques de la région.

Lonely Planet m’avait pourtant bien avertie. « Don’t leave Melaka without trying cendol, laksa, nonya pinneaple tarts, popiah and satay celup » Soit que j’ai les yeux plus grands que la panse, soit que je m’étais dit que ce n’était pas plus grave que cela si je ne goûtait pas à tout.

Dès notre arrivée dans cette ville historique et classée patrimoine mondial de l’UNESCO, nous sommes partis à la recherche des fameuses tartes aux ananas. Nous les avons trouvées dans le quartier chinois. En fait, ce n’est pas une tarte ayant la forme à laquelle nous sommes habitués. Servie sous forme de petites bouchées, elles viennent dans une boîte en plastique et il y en a une trentaine. Excellente collation!

Notre hôte à notre auberge nous avait indiqué un bon restaurant où ils servent de l’authentique cuisine baba-nyonya, un mélange de cuisine authentique des descendants chinois et indonésiens immigrés en Malaisie. Manque de chance, le restaurant était fermé ce jour-là.

Nous nous sommes rattrapés le lendemain en allant au Kedai Kopi Chung Wah afin de goûter aux meilleures « rice balls » avec du poulet. Cet endroit est tellement connu qu’il est plein dès l’ouverture, tôt le matin, jusqu’à sa fermeture à 15h! Le menu est inexistant puisqu’ils ne servent que ça. Le poulet est cuit dans du bouillon et ils mettent une farce composée de gingembre, d’ail et de sel à l’intérieur.

Vraiment tendre et savoureux! La « foodie » en moi était bien contente!

Sur la liste dictée par mon guide de voyage, il nous restait donc les fameux satay et le cendol. J’ai omis volontairement de goûter au cendol car je n’y voyais pas l’intérêt de manger de la glace concassée servie avec du sirop de palme et du lait de coco. J’ai peut-être manqué quelque chose mais mon estomac me remercie car il a pu avoir plus de place pour le satay!

Parlant de satay, mon père et moi étions dans un dilemme pour notre dernier souper dans cette magnifique ville.

Depuis le début du voyage, nous tentons de trouver le meilleur poulet tandoori de la Malaisie. Nous avions donc pris la décision d’aller dans un restaurant situé dans le quartier indien. Le hasard a bien fait les choses, il ne restait plus de poulet ce soir-là!

Nous avons dégoté un restaurant pas très loin de l’autre qui servait des satay façon Melacca. En effet, normalement, les brochettes viennent en paquet de cinq et ce n’est que du poulet, du boeuf ou des fruits de mer. La sauce aux arachides est servie de façon individuelle dans des petits contenants en plastique.

Ici, nous avons le choix des brochettes: poulet, bœuf, tofu, fruits de mer et légumes. La sauce est mise dans un gros chaudron placé dans le centre de la table et tout le monde trempe ses brochettes. Cela ressemble à de la fondue chinoise ou au fromage.

Étonnamment, ils avaient une sauce sans arachides pour moi! Et elle était succulente et épicée à souhait!

Mon cœur de gourmande était bien triste de quitter cette ville…

Dans mes oreilles : l’album « La Recancha Del Tango » de Gotan Project

Je vous mets des photos des plats dégustés et en prime, vous avez quelques clichés choisis de la ville. Je n’ai pas le temps de vous expliquer qu’est-ce que c’est mais si vous avez des questions, j’y répondrai avec plaisir!

Melacca

Une mecque pour tous les goûts – ou l’art de passer trois jours à Kuala Lumpur

Tout passage en Malaisie comporte un arrêt à Kuala Lumpur. En effet, comment passer à côté de la capitale du pays? Ce serait comme oublier d’aller à Ottawa… 😉

Dès notre sortie de l’autobus, nous avons une petite idée de ce qui nous attend… Bruyant, humide et bordélique!

Ici, les piétons sont le dernier soucis des automobilistes et des motocyclistes. La lumière est enfin verte afin que nous puissions traverser mais nous devons quand même regarder de chaque côté… Les motocyclettes ne respectent pas les lumières! C’est à peine un arrêt pour eux.

La rue est un sens unique selon une pancarte? Officiellement oui… En pratique, il y a toujours des voitures ou des motocyclettes qui roulent dans le sens inverse!

Finalement, attendez-vous à des bouchons monstres peu importe l’heure du jour ou de la nuit. Stationnement en double ou en triple, voitures arrêtées en plein milieu d’un carrefour ou simplement un autobus qui décide de prendre des gens font en sorte que les klaxons donnent un magnifique concert. La ville de New York est bien loin derrière!

C’est donc dans cette circulation bordélique que nous avons visité Kuala Lumpur. Les Tours Petronas sont impressionnantes à voir. La forme de la base du plancher est inspirée de l’étoile islamique, la religion officielle de la Malaisie.

La passerelle, située au 41e étage, est accessible durant le jour mais vous devrez vous armer de patience. 1000 billets par jour sont vendus et s’envolent comme des petits pains chauds dès sept heures le matin. Et elle est fermée au public tous les lundis.

Nous avons donc dû accepter le fait que nous n’irions pas dans les Tours Petronas mais la KL Tower, située à quelques pas, a satisfait notre désir de voir la ville d’un autre point de vue.

Kuala Lumpur est la mecque du magasinage. Beaucoup de centres d’achats et de boutiques situés un peu partout dans la ville permettent d’assouvir la soif des « shopalchoolics ». Pas de taxes, cela est alléchant!

Kuala Lumpur est également l’endroit où la Mosquée nationale du pays est située. Énorme, elle permet d’accueillir ?? de fidèles. Pour la visiter, toute personne non-musulmane doit attendre entre les heures de prières et doit revêtir une toge… Et un voile si vous êtes une femme.

Je n’étais pas chaude à l’idée d’en mettre un mais afin de respecter leur choix, j’ai accepté. J’avais l’impression de mettre mon uniforme lorsque j’allais au secondaire. Nous perdons toute forme d’identité. Même mon père avait de la difficulté à me trouver dans la foule!

Ceci étant dit, la Mosquée était très belle et surtout très propre.

Kuala Lumpur, c’est aussi le plus grand lieu de rassemblement des Hindous. En effet, à tous les mois de janvier et février, près d’un million d’Indiens se rendent aux caves Batu, situées à treize kilomètres au nord de la ville. Avec la plus grosse statue de ?? au monde et trois lieux de pèlerinages autour des grottes, dont une qui est située en haut de 272 marches, il est donc normal de voir autant de gens se rendre à cet endroit. Lorsque nous sommes allés, soit quelques jours après la fin du mois de février, nous sentions les restants de cet événement. Quelles odeurs nauséabondes! Odeurs d’urine, de lait caillé et de transpiration… cela ne fait pas un beau mélange! Vraiment, je ne sais pas si je serais capable d’aller en Inde une fois dans ma vie.

Évidemment, comme tout lieu touristique qui se respecte, des vendeurs de toute sorte se trouvaient un peu partout, même dans les grottes!

C’est donc avec soupir de soulagement que j’ai quitté ville… Kuala Lumpur est une ville à voir une fois dans sa vie mais je n’y serais jamais déménagée ou restée plus longtemps!

Dans mes oreilles : du mauvais heavy métal malaisien sur le bateau entre Mersing et Pulau Tioman

Kuala Lumpur

Les montagnes malaisiennes – ou l’art d’avoir envie de yodeler

Première constatation en arrivant dans les Cameron Highlands: le nombre impressionnant de serres. En effet, le climat est très favorable pour l’agriculture puisqu’il pleut très souvent, si l’on compare au reste du pays où la canicule et le soleil sont présents presqu’à tous les jours. De plus, la température dépasse rarement les vingt-cinq degrés.

Les attractions touristiques sont donc concentrées autour des visites de fermes: fraises, miel, cactus, champignons, laitue et j’en passe. Les Asiatiques en visite dans cette région de la Malaisie sont donc très friants de ce genre d’activités. Pour nous, voir des fraises pousser, c’est plutôt ordinaire puisque nous pouvons aller les cueillir. Je ne vous cacherai pas que j’aimerais mieux visiter une plantation d’ananas ou un autre fruit plus exotique qui ne pousse pas au Québec!

Les touristes actifs, quant à eux, viennent dans les Cameron Highlands afin de faire de la randonnée dans les montagnes. J’ai eu la chance d’en faire une dans la jungle avec un guide expérimenté. D’une durée de quatre heures, le parcours était plutôt accidenté et très trempé. Il fallait traverser des cours d’eau en sautant de roches en roches ou en empruntant un pont précaire fait en bambou. Pont qui a d’ailleurs perdu quelques morceaux lorsque nous sommes redescendus de la montagne! Il était encore plus fragile!

Cette randonnée avait un but: voir des « rafflesias ». Énorme, rouge, elle pousse un peu partout et reste ouverte pendant plusieurs jours avant de mourir. Les Malaisiens ne l’aiment pas car elle pue lorsqu’elle meurt. Ils désirent donc tuer toute pousse visible. Cependant, certains groupes tentent de les protéger afin d’en faire des études.

L’autre activité à faire absolument est de visiter les champs de thé. La compagnie principale qui produit la majorité du thé noir en Malaisie est BOH. Fondée en 1929 par un homme d’affaires de l’Angleterre, J.A. Russell, BOH a deux champs de plusieurs acres dans les Cameron Highlands.

Le processus est impressionnant. De la cueillette à l’emballage, de nombreuses personnes souvent payées à un salaire peu élevé travaillent de longues heures afin que le tout atteigne les standards de la compagnie. Une fois que l’on a vu tout cela, on apprécie davantage notre tasse de thé!

J’ai été époustouflée par la vue des champs de thé. Comme des petits labyrinthes, cela s’étendait à perte de vue et très souvent à flan de montagne.

Pourquoi le « yodel »? Parce que l’architecture des bâtiments de Tanah Rata, le village principal situé dans les Cameron Highlands, ressemble beaucoup à celle de la Suisse. Blanches avec des montants extérieurs en bois, cela donnait vraiment l’impression d’être complètement ailleurs! Il ne manquait que la neige et le fromage!

De plus, à cause de la forte présence anglaise d’autrefois, de nombreux cafés proposent l’heure du thé, soit des scones avec de la confiture et du thé. Gourmande comme je le suis, je ne vous cacherai pas que j’ai succombé à ces petites douceurs sucrées!

Avant de terminer ce billet, laissez-moi vous faire une suggestion. Apportez un bon livre car il pleut très souvent dans les Cameron Highlands. Il n’y a pas de cinéma ni de spa pour vous occuper ou vous réchauffer! C’est donc le moment de relaxer avec un bon thé!

Dans mes oreilles: l’album « Charmed & Strange » de Yoav

Cameron Highlands